Il n’y a ni limites, ni interdits pour les idées d’Amina Badiane. Directrice du Comité Miss Sénégal depuis 2015, elle vient aux renforts de Monsieur Moïse Ambroise Gomis, qui par un élan de confiance lui remet son bébé, pour que l’industrie de la mode soit reconnue sur le continent africain et à l’international. Aujourd’hui plus que jamais, elle représente un modèle de réussite au féminin made in Sénégal.
Et si tout était d’abord question de courage ? Amina nous confie quelques pages de sa vie.
Née à Thiès au Sénégal, elle part vivre en France et Italie après avoir reçu son bac, pour prendre en main sa destinée. La Mode, la Mode, mais donnez-lui de la mode enfin ! On ne voulait pas. Elle est donc partie la chercher avec ses propres armes.
Restreinte par un jugement général familial, mais surtout éteinte par un contexte social qui tourne le dos au monde des grandes passerelles et des shootings, elle va alors, tout droit dans les fiefs de cette enivrante vie d’artiste. Paris, Rome, Milan jusqu’à sauter au-delà de l’Océan Atlantique, à Dallas, devenant l’une des mannequins les plus demandés par de grandes Maisons comme Valentino, Dolce & Gabbana, Missoni et tant d’autres. Sa beauté ne passe certainement pas inaperçue, ce qui la lance aussi à la télévision comme animatrice.
Après avoir fait le tour des plateaux, c’est l’amour qui la fait voler en Amérique, mais aussi l’ambition de créer sa marque de vêtements trouvant un secteur particulier : celui du sport. Elle en vient à vêtir régulièrement les joueurs de la NBA ou des footballeurs tels que : Dwayane Wade, Mutom-bo Dikembe, Kobe Bryant, …
« Quand j’étais au Sénégal je n’avais pas le courage de me lancer dans la mode ».
Il n’était plus alors question de se faire connaître dans le monde de la mode mais de passer à un cap supérieur. Quels sont les enjeux, quels sont les nouveaux défis ? Amina fait le tour du globe et réalise qu’elle souhaite revenir à son point de départ, même si elle se remémore avec regret « quand j’étais au Sénégal je n’avais pas le courage de me lancer dans la mode ». Il aurait fallu oser interroger les cauris, pour croire à tous ses exploits !
L’enfant prodigue revient, avec des compétences, de la maturité et une énergie contagieuse. Elle hérite du Comité Miss Sénégal et en fait une organisation avec un cadre et des actions de plus en plus solides. Permettant ainsi, aux jeunes modèles et mannequins de se former à ce métier et à mieux s’organiser. Représenter un pays n’est pas de tout repos, et son implication au sein du territoire dépasse les frontières en participant à la dynamique non seulement artistique et culturelle, mais touristique, économique et sociale.
Lors des défilés de Miss Sénégal, plusieurs activités sont mises en place pour faire découvrir les beautés de la « Teranga » et pour solliciter les différents visiteurs et / ou partenaires à se sentir en confiance pour faire du networking en B2B et convenir de nouveaux projets pour la prospérité du Sénégal, sur le continent et à l’international. Le comité Miss Sénégal fait alors appel des investisseurs, des diplomates, des femmes et des hommes d’affaires. Ce qui donne un véritable sens au terme d’industrie de la mode.
Porteuse d’un message de paix, d’égalité des chances, d’intérêt pour le développent autant économique et intellectuel des jeunes sénégalais, tant bien que pour ceux appartenant à la diaspora, elle opère pour l’organisation des sélections de Miss Sénégal aussi en Occident. Ses ouvres lui valent alors l’obtention du titre d’Ambassadrice Africa Tourisme Board à l’initiative des Nations Unies.
« Pourquoi aller en Afrique ? C’est pauvre ! »
L’atterrissage au pays natal, n’a pas été sans difficultés : « ici on te voit comme une « toubab » qui n’est pas sénégalaise, alors que je suis née ici, je suis chez moi ». et en amérique on me disait : ” Pourquoi aller en Afrique? C’est pauvre!” C’est à se demander si par ces propos, le citoyen ne devient-il pas son propre ennemi ? Le constat étant, que finalement les portes du retour ont bien accueilli les initiatives d’Amina, qui ne cesse de cocher toutes les cases d’un succès altruiste, avec positivité et efficacité.
Le Made in Africa, retrouve sa valeur et sa dignité, par un travail non seulement persévérant mais voué à changer le regard que l’on porte sur les talents africains, les artistes et le pouvoir de tout un univers qu’a déjà fait ses preuves sur le marché international. C’est pourquoi, Amina, lance un appel aux camarades et au système éducatif, pour bâtir à ses côtés des centres de formation, élevant au sommet la créativité africaine.
La passion vibre à travers le témoignage d’Amina qui se prépare actuellement pour le Miss Sénégal, le 13 août 2021 à Dakar.
« Il faut d’abord croire en soi, être fier de ce l’on est et de ce continent, où il y a tout. Je vous invite tous au Sénégal ! ». C’est par cette langoureuse invitation qu’Amina Badiane, salue tous les lecteurs de Voici in Passerella… Qui a déjà fait ses valises ?
