Nawal Benali, libre comme l’Hair. L’épisode d’une coupe entre naturel et histoire

Nawal Benali, journaliste et artiste, entame une nouvelle aventure avec la création de son nouveau podcast Ya Ça Chez Nous. Une déconstruction des crédos sociaux-politiques- culturels du peuple Amazigh. Son dernier sujet, place le cheveux au cœur de cette reconnexion identitaire.

Il est toujours question de normes, ou de convenances. C’est la texture capillaire qui soulève les foules et crée de réels chocs imprégnés dans la sphère sociale. Oser être et se montrer avec un cheveux non lisse, devient une véritable mise à l’épreuve. On a beau se tenir à des discours philosophiques, sur la profondeur de l’âme, par lequel nous aurions une tendance à pencher pour l’enfer ou le paradis, le physique n’en reste pas moins le premier élément que nous apercevons, le soumettant à toute sorte de jugements. Et qui tient la balance ? Nawal Benali, décide alors de prendre main la problématique, à l’égard de l’Afrique du Nord et d’en faire un sujet à part entière de son podcast « Ya_Ca _Chez_ Nous ». 

Afin de rendre un récit sincère, elle se met au défi de consulter un salon de coiffure, qui au premier abord semble pouvoir traiter ses boucles, car la coiffeuse est tunisienne, comme elle. Finalement, elle en ressort  sans coupe et surtout avec un « soin »  qui lui a défrisé les cheveux, perdant ainsi son volume et fragilisant ses racines. Eh oui, pourquoi valoriser le naturel, tandis que le mode nous dicte qu’une maghrébine doit être claire et spaghetti al dente? Voici le résultat d’une distillation profonde des origines.

Vous connaissez peut-être, cette sensation de vide, lorsque la cisaille vous traverse et vous appauvrit de votre couvre -chef? Le prélude de son podcast, en est plus qu’un. Elle nous plonge littéralement dans la peau d’une  personne ayant subi une violence, très longtemps sous-estimée. 

Le cheveux ont toujours été un symbole de puissance, de fertilité, de bonne santé ou de caste. On connaît les influences célestes et les mythes liés à sa coupe, en temps de guerre ou de renouveau. Comment trouver ce juste milieu entre la tradition, la croyance et la simple expression de l’être ? De la princesse indienne aux cheveux longs, aux combattants Vikings , il a toujours bénéficié de la fascination des âmes sensibles et des civilisations les plus anciennes. Mais qu’en-est-il de nos jours ? En 2022, un podcast tel que celui-ci, révèle l’acmé des blessures profondes suite de siècles d’histoires déchirées. Une pluralité de couches de violence, aliénation, deshumanisation, bestialisation et de reconversion identitaire pour des millions de personnes, qui malgré toute épreuve, ont des enfants et des petits enfants en quête viscérale de s’en sortir. 

S’en sortir, en effet… Et pour aller jusqu’où? C’est par toutes ces questions que Nawal Benali, fait voyager les esprits de son public et ouvre les portes du silence à ceux qui s’en étaient résignés. Une minutie journalistique et du respect des mémoires vivantes, qui bénéficie sans nul doute de courage.  Etant donné l’exposition non négligeable à la virulence  et aux nombreuses menaces des réseaux sociaux. Puisqu’en encore une fois, lorsqu’une jeune femme issue de la minorité médiatique ose prendre la parole et fait témoigner ses compères sur des sujets importants, les vagues d’insultes sont saignantes et le harcèlement ne semble avoir de fin. C’est ici, que le dépassement de soi, se joint au sens de la mission, devenant un modèle à cœur ouvert, pour l’espoir d’une nouvelle humanité.

Nul ne sait où Ya_Ca_Chez_Nous, va nous mener…  Sûrement vers  l’éveil de la tolérance et plus qu’un «hair de liberté ».

Nawal BENALI: 
 
Ya_ca_chez_nous : 

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